Vous êtes parfait tel que vous êtes. Et en fait, l’un des aspects le plus important de votre développement spirituel est de parvenir à réaliser cela. Vous n’avez pas besoin de changer pour être parfait.
Cela peut paraître paradoxal que ce soit moi qui vous le dise, sachant que vous êtes probablement sur ce site précisément parce que vous souhaitez changer, vous prendre en main et être acteur de votre évolution. Le changement c’est très bien, simplement vous n’en avez pas besoin pour être heureux.
Déjà, si vous voulez changer, c’est parce que vous vous trouvez potentiellement imparfait et que vous voulez changer selon vos critères, qui sont subjectifs et qui ne sont pas forcément ceux des autres ou de la vie elle-même. Le changement que vous vous imposez, ce n’est pas forcément la vie qui vous le demande. C’est d’ailleurs très courant dans mes coachings que mes coachés ne se trouvent pas à la hauteur dans certaines situations et qu’on se rende compte que d’autres personnes, présentes à leurs côtés dans lesdites situations, les trouvent en fait parfaitement à la hauteur vis-à-vis des actions qui leur sont demandées. Ce jugement négatif selon lequel vous êtes imparfait est basé sur votre propre opinion subjective et incomplète.
La volonté de changer est aussi issue d’une certaine culture actuelle qui nous pousse sans cesse à la performance, au dépassement de soi. Une culture basée sur la compétition, dans laquelle seuls ceux qui correspondent à certains critères sont reconnus. Et c’est aussi, dans une certaine mesure, une volonté de donner notre maximum pour vivre notre vie à fond. Notre vie qui est si courte, constituée d’un temps si précieux, dans laquelle nous voulons maximiser les expériences de vie que nous faisons pour ne pas passer à côté de notre vie. Ce qui tel que je le conçois serait lié à une certaine peur de la mort, liée au fait que nous avons oublié que la vie travaille avec nous, pour nous, dans notre intérêt, et que nous ne passons jamais à côté de rien… sauf justement quand nous rejetons notre vie en la jugeant imparfaite.
Si vous voulez changer, c’est probablement parce que vous ne vous acceptez pas tel que vous êtes. Lorsque vous aurez changé, que vous vous serez transformé suffisamment, vous vous dites que vous pourrez enfin vous accepter. Sauf qu’en fait, si vous ne parvenez pas à vous accepter dans le présent, une fois que vous aurez changé, dans ce « futur présent » si vous me permettez l’expression, vous ne vous accepterez pas davantage.
Souvent, nous sommes motivés à changer pour échapper à une douleur. Mais cette douleur que vous ressentez, c’est la violence que vous avez envers vous-même lorsque vous vous imposez de changer. Cette volonté de changement est le reflet d’une non acceptation de vous-même, et c’est la cause de cette douleur. Et vous pensez que lorsque vous aurez changé, lorsque vous vous serez tordu suffisamment pour coller aux critères que vous vous imposez, cette douleur ne sera plus là alors qu’en fait, vous arrêterez de la ressentir quand vous arrêterez de vouloir changer, quand vous arrêterez de vous blesser intérieurement par votre propre autocritique.
En fait, cela va même faciliter le changement, paradoxalement. Refuser de vous accepter tel que vous êtes maintenant, c’est aussi refuser la situation, la vie dans laquelle vous êtes, et donc refuser ce que l’univers met en place pour vous. Vous fermez donc la porte à l’évolution la plus simple, la plus naturelle et la plus confortable qui soit pour vous.
Il n’y a rien de mal à poursuivre un objectif bien sûr. Des objectifs nous en avons tous, et nous en aurons toujours. Dès que nous en atteignons un, un autre objectif vient remplacer le précédent. C’est le processus de la vie elle-même qui veut cela, c’est dans l’essence-même de notre existence de chercher à explorer notre potentiel. Nous avons à portée de main une croissance infinie, qui par définition ne se terminera jamais. Dans le milieu du développement personnel et spirituel, on nous dit souvent d’ailleurs que le travail n’est jamais terminé, qu’il y a toujours des nettoyages à faire, des choses à régler, à conscientiser, à nettoyer… ce qui pour ma part a longtemps entraîné un certain découragement. Car si le travail n’est jamais fini, quand est-ce que nous pouvons être enfin en paix ?
Ce travail justement, ce n’est pas cela qui va nous permettre nécessairement d’être bien. A partir du moment où nous pouvons être bien dans le présent, et où nous acceptons d’être au stade où nous en sommes, le travail que nous avons à faire pour notre croissance personnelle n’est plus un travail, c’est un processus qui devient enfin fun puisque notre survie psychologique n’en dépend plus. Ce travail en revanche n’est pas fun du tout si nous avons besoin qu’il soit terminé, ce qui est impossible, pour être bien.
S’il y a un objectif que vous souhaitez atteindre, il y a donc deux enjeux sous-jacents à cet objectif :
- Suivre le plan d’actions nécessaire pour atteindre votre objectif, certes,
- Mais aussi être heureux avant d’avoir atteint cet objectif, être heureux dans la construction de vous-même, ce qui passe par la réconciliation avec vous-même.
Je sais que cela est difficile à entendre pour certains, que vous aurez justement besoin d’atteindre vos objectifs et de « conquérir le monde » pour vous rendre compte que cela ne vous apporte pas la salvation que vous recherchez. Aucune quantité de muscles, d’argent, de partenaires sexuels ou de n’importe quel autre chiffre que vous utilisez comme mesure du succès ne vous amènera la partie de vous après laquelle vous courrez inconsciemment.
Etre bien, c’est un état d’être qui s’atteint dans le présent. Tant que vous le situerez dans le futur, vous ne pourrez pas être heureux. Et c’est l’une des leçons les plus importantes que vous avez à apprendre : pour être bien, il vous suffit « d’être », ce qui est à la fois la chose la plus simple et la plus difficile au monde. Etre celui ou celle que vous êtes déjà et l’accueillir plutôt que de chercher à le changer à tout prix, ce qui passe par le lâcher prise et l’acceptation de soi.
Lorsque vous y parvenez, cela permet de résoudre votre conflit interne avec vous-même, ré-harmonise la circulation de vos énergies qui étaient certainement perturbée jusque-là, et permet également aux énergies de l’univers de mieux circuler dans votre vie. Cela permet une réconciliation avec l’univers car vous n’êtes plus sans cesse en train, comme quand vous vous rejetiez vous-même, de dire à l’univers que la vie qu’il vous apporte n’est pas celle où vous devez être. Vous mettez ainsi moins de résistance vis-à-vis de ce que l’univers met en place pour vous et accentuez votre pouvoir de manifestation, car vous ne poursuivez plus vos objectifs dans un état d’esprit de survie. L’exemple le plus parlant pour illustrer cela est sûrement la recherche d’un partenaire amoureux, qui apparaît enfin dans notre vie quand nous avons appris à être heureux seul.
Pour conclure, je rappellerais que bien sûr, il existe certaines personnes qui sont dans l’extrême inverse, qui arrivent très bien à se satisfaire du présent sans aucune volonté de dépassement, aucune volonté d’amélioration, aucune remise en question ou aucune aspiration à la croissance, et qui en sont toutefois limités dans leur expérience du bonheur, dans le sens où ils ne font pas l’expérience de leur plein potentiel, qui est aussi l’un des sens de la vie. Mais je ne me fais pas trop de soucis car normalement, les gens qui sont dans cet extrême-là ne sont pas sur ce site. Vous qui lisez cet article vous êtes probablement davantage dans l’autre extrême, celui décrit dans cet article. Si c’est votre cas, vous savez que vous serez en paix avec vous-même lorsque vous n’aurez plus besoin de changer… et ce n’est pas en changeant que vous y arriverez. Logique, non ?